plongee souterraine

Grotte de Jourdes

Commune : Saujac

Coordonnées : 1° 53' 07" E - 44° 29' 03" N
altitude 196 m

Topo sur vue aérienne

22/02/2013 : BOSCUS Jean-Pierre, CABRIT Eric, DELPECH Thomas, MAZAR David, VALLIERES Jean-Jacques, Voyou

Par ce matin très froid de Février très froid, nous nous retrouvons au bord du Lot afin de prolonger l'exploration de la grotte de Jourdes.

En effet, quelques semaines auparavant Eric a découvert en furetant un tout petit trou avec courant d'air. Cette ouverture se trouve rive gauche, sur une paroi en bordure de route.

Après agrandissement à la barre à mine, une étroiture laisse entrevoir une suite concrétionnée. Dans la semaine avec Nico et Babou, ils parcourent une centaine de mètres et s'arrêtent sur un petit siphon. Le week-end arrive et ils en entreprennent le pompage. Après avoir rabattu suffisamment le niveau, ils passent en voûte mouillante et découvrent environ 150m de nouvelles galeries spacieuses et assez richement concrétionnées. Leur progression s'arrête sur une rivière souterraine qui s'écoule d'un joli siphon amont.

En-dessous de la grotte environ 30m plus bas, dans le lit même du Lot, Vincent FERRAND a découvert une émergence qui doit drainer les eaux de la grotte. A vérifier par coloration.

Pour le moment, il faut amener une autre pompe, un disjoncteur différentiel et des tuyaux pour rendre le temps de pompage plus supportable. Nous partons chargés et dès l'entrée il faut se coucher dans la glace, l'eau et la boue ! Le tout étant dans de l'étroit sinueux ! Nous arrivons devant le S1 et il est plein. Nous câblons et raccordons les pompes, puis je glisse les dans l'eau. Nous sommes un peu justes au niveau longueur de câbles et de tuyaux, mais ça joue !

Le pompage commence ainsi que l'attente dans le froid. Pour ma part, j'ai une bonne bouillotte contre moi, mon Voyou tout plein de terre et de sable me réchauffe efficacement.

Hélas, après quelques heures, une pompe fait sauter le disjoncteur et nous oblige à le shunter. Je sors couper le groupe pendant que les réparations sont effectuées. Après 30 minutes, Eric vient me dire de remettre en route. Je suis frigorifié et ma combinaison a commencée à gelée sur moi. Je fais passer les kits plongée à Eric qui les stocke après l'étroiture. Puis nous retournons au pompage qui se terminera 1 heure plus tard.

Eric passe le S1, puis nous récupérons le matos et direction le S2. La première partie est plutôt boueuse à cause des dépôts de décantation fossiles. La partie médiane plus étroite est magnifiquement décorée, puis nous arrivons au niveau des regards donnant sur le ruisseau. Une désescalade et nous voilà devant le S2 qui coule translucide à peut près à un débit de 150l/s. Je jette un œil. Il n'est pas large du tout mais ça doit passer.

Je prépare le matériel et me change pendant qu'Eric filme avec ma caméra. A ce moment là, surprise ! Nous retrouvons Ben Laden en pleine méditation !!

La visibilité est très bonne, mais les parois sont couvertes de choux fleur argileux, ce qui augmente instantanément la turbidité.

Je prends la topo à l’aller au fur et à mesure de ma progression. Aie, un gros bloc calcifié obstrue partiellement le passage. Je suis à -5m, ça ne risque pas grand-chose.

Alors je décide de passer en no-mount. Même ma bouteille a du mal à prendre ce virage remontant à l'équerre. Juste après, cela redevient plus gros et j'aperçois la surface. J'émerge et arrive sous une immense trémie dans une salle. Je sécurise mon fil et sors de l'eau. Le flux arrive de ma gauche sous les blocs de la trémie. Je dépose tout et commence à escalader. Cette trémie est partiellement recalcifiée et laisse entrevoir un comblement total de la galerie. Arrivé au sommet à +25m, j'ai une vision globale de la salle. Elle fait 15m de large à sa base pour 8m au sommet. En haut de l'éboulis, les blocs sont concrétionnés et recouverts de sable fin. D'étroites cheminées drainent des ruissellements.

En redescendant sur ma droite, je remarque un boyau cupulé que j'explore sur une vingtaine de mètres jusqu'à ne plus pouvoir passer. Je ne perçois aucun courant d'air à cet endroit.

La topographie prise ainsi que la totalité des galeries filmées, je me rééquipe et sors sans visibilité.

Je retrouve mes loulous un peu frigorifiés. J'explique la découverte ainsi que la physionomie de la trémie. Nous convenons que ce siphon doit se désamorcer à l'étiage sévère vu qu'il y a du chou fleur sur les blocs immergés. Ceci attestant d'un courant d'air.

Nous remballons et direction la sortie. Il est 23h quand nous sortons, il fait -10°C et "ça gèle les grelots" ! Nous nous changeons et rangeons le groupe électrogène ainsi que le matériel avant qu'il ne gèle sur place. Puis nous allons au chaud dans le fourgon de Jean-Pierre boire un petit thé et manger un morceau de saucisse du Sanglier. Eric m'invite chez lui pour se réchauffer autour d'une petite soupe à l'ail préparée par Coco. Ce qui nous fît le plus grand bien. En même temps, nous en profitons pour regarder la vidéo de l'expé.

Merci à tous les quatre pour la première et pour l'aide au portage ! Nous reviendrons à l'étiage pour désobstruer et peut être plonger l'aval !